Top Dix 2017

2017 aura été une année riche en émotions, mais moins en lecture. Beaucoup moins de temps libre, l'esprit trop souvent pris ailleurs, je n'ai lu qu'une toute petite vingtaine de livres, mais heureusement à défaut de la quantité j'ai trouvé la qualité !


1 - En vieillissant les hommes pleurent (Jean-Luc Seigle)

Un roman tout en délicatesse qui traite pourtant d'un sujet poignant. Toute en finesse, la prose de Jean-Luc Seigle vous atteint directement au c½ur. A découvrir d'urgence.

2 - Quand j'avais cinq ans je m'ai tué (Howard Buten)

Une relecture aussi marquante que la première. Howard Buten...

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Côte-Des-Neiges

Ce livre m'a été offert par mon fiston, choisi tout spécialement pour moi sur une étagère du troc-bouquin.

Autant être franche d'entrée de jeu, j'ai rarement lu un roman aussi mal écrit ! Le style est digne de celui de mon fils justement (qui rappelons-le est en CM2), la concordance des temps tout simplement inexistante, certains détails sont confus et mal exploités mais malgré tout le fond est intéressant. Dire que je l'ai adoré serait un peu exagéré, cependant je l'ai lu rapidement et – si on fait abstraction du brûlage de rétine provoqué par ses fautes de frappe et autres "malgré que" – il m'a fait passer un bon moment.

Dans le Montréal français des années 30, on y découvre le destin de Madeleine, l'enfant trouvée élevée par les bonnes s½urs et de Thomas, le jeune homme ambitieux et débrouillard. Tous deux issus d'un milieu pauvre, ils vont s'élever dans le monde par la force de leur volonté... et d'un peu de chance aussi ! De multiples sujets d...

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Le jour d'avant

Où commence le mensonge, où s’arrête la vérité ?

Fin des années 60. Michel Flavent, un gamin intrépide est en admiration devant son frère ainé. Tous deux ont été élevés au grand air de la ferme paternelle, Joseph fera malgré tout le choix de la mine. « Notre pays parlait de terre et de charbon », il avait choisi le charbon.

27 décembre 1974, les journaux titrent sur la catastrophe meurtrière de Liévin : 42 mineurs ont perdu la vie dans une explosion de grisou. Mais au-delà des morts, c’est la vie de toute la famille Flavent qui va s’en trouver ravagée. Qui peut se remettre vraiment d’une telle tragédie ? Des années plus tard, c’est empli d’une colère trop longuement ressassée que Michel revient dans ce nord qui l’a vu naître. Il va alors se lancer sur les traces du contremaître qu’il tient pour responsable du drame de Liévin.

Sorj Chalandon ne décrit pas le parcours vengeur d’un justicier mais le cheminemen...

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The handmaid's tale

Bienvenue dans une dystopie incroyablement actuelle. Bien qu'elle ait été écrite en 1985, on y retrouve nombre d'ingrédients distillés dans les médias de 2017. Le terrorisme, qui n'est pas toujours là où l'on croit, le tout-sécuritaire qui abroge une par une nos libertés, la bien-pensance biaisée où le paraître prime sur l'être et surtout la place des femmes. En fait, je ne suis pas sûre d'avoir lu une dystopie, mais plutôt une projection à peine distordue de notre réalité.

La République de Gilead (qui n'a de république que le nom) a, en quelques années seulement, complètement réorganisé la société. Les femmes dont le mari n'est pas un haut dignitaire sont réparties en fonction de leur capacité à procréer. Celles qui ont la "chance" d'être fertiles n'auront plus d'autre fonction. Déshumanisées par l'effacement de leur identité, silhouettes écarlates et fantomatiques, tout à la fois avilies et glorifiées, elles sont devenues objets, elles ne sont plus qu'un ventre. Car étrang...

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Chez les heureux du monde

Ce n'est pas nouveau, j'aime la littérature classique. J'aime Émile Zola, j'aime les s½urs Brontë, j'aime Henry James... Et j'aime d'autant plus Edith Wharton qu'elle me rappelle ce que je préfère en chacun d'eux.

Je ne sais pas bien expliquer pourquoi mais, moi la femme moderne et émancipée, je me sens parfaitement dans mon élément dans le milieu codifié de la haute-bourgeoisie classique. J'adore cet univers de façade où les apparences sont plus importantes que les faits eux-mêmes. Je me plais à côtoyer ces gens endimanchés pour qui manigances et faux-semblants font loi. Et surtout, je me régale des joutes verbales peuplées de métaphores et de sous-entendus, qui donnent un tour si innocent aux discussions les plus crues.

C'est dans ces hautes sphères faussement puritaines que l'on va suivre le destin de...

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Le Bruit et la Fureur

Je referme « Le bruit et la fureur » éreintée et pantelante, hébétée. Si un livre peut être qualifié de complexe, c'est bien celui-ci ! Je ne crois pas de ma vie avoir autant lutté pour comprendre un texte ! Nombre de fois j'ai failli abandonner, mais ma précédente expérience Faulkner me soufflait que ça valait la peine de s'accrocher. Et bien m'en a pris, ce roman est une véritable tornade de sentiments, un ouragan de douleurs et de violences. Du bruit et beaucoup de fureur !

Difficile de résumer un livre qui s'approche plus d'une sensation que d'un récit. J'ai l'impression d'avoir épié l'histoire par le trou d'une serrure. Au travers d'un ballet de silhouettes floues qui se mêlent et se confondent, la trame se révèle petit à petit, sombre, dramatique. Blancs déchus et serviteurs noirs, trois générations gravitent autour de Caddy, personnage central tout à la fois omniprésente et fantomati...

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Remède de cheval

Pour résumer ce deuxième opus de la série, je dirais que l'héroïne est fidèle à elle-même mais que le reste s'essouffle.

Dans ce volume, elle fait équipe avec son séduisant voisin, un chouïa plus sensé qu'elle mais tout aussi agaçant. Les autres personnages sont mal exploités et ne présentent par conséquent que peu d'intérêt (dommage pour Bill qui mériterait meilleur traitement). Quant à l'enquête, je l'ai trouvée plus poussive et un peu trop deus ex machina sur la fin.

En fait, ce qui est plaisant dans Agatha Raisin c'est de la découvrir, mais côté polar on s'ennuie un peu. Je lirais peut-être la suite un jour où j'aurais besoin de me vider la tête, mais sans plus.

La quiche fatale

Agatha Raisin est un personnage atypique : ronchon, entêtée, arrogante, tricheuse, égoïste... Dire qu'elle ne manque pas de défauts serait un euphémisme ! Mais paradoxalement son vocabulaire fleuri, ses manigances et son incroyable capacité à se faire des ennemis la rendent plutôt attachante !

Lorsqu'elle décide de plaquer Londres et son agence de relations publiques pour un petit village des Costwolds, tout ne va pas se passer comme prévu. Dans une ambiance un peu désuète à la Miss Marple, notre irrévérencieuse quinquagénaire va avoir du mal à trouver sa place. Il faut dire que se retrouver mêlée à une histoire de meurtre par quiche empoisonnée n'est pas la meilleure des entrées en matière pour initier des relations de bon voisinage !

Une lecture sympathique qui, sans arriver à la cheville du suspens d'un Martha Grimes ou du génie d'un Agatha Christie, vous fait tout de même...

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La mort nomade

J'avais adoré Yeruldelgger, puis été un peu déçue par Les temps sauvages, mais alors là vraiment Monsieur Manook, il va falloir arrêter. C'est tellement dommage d'avoir réussi un si bon premier tome pour le gâcher ensuite dans une série de bas étage !

Je me suis vraiment forcée pour finir ce 3ème opus, et encore j'ai sauté quelques paragraphes. Pour tout dire, j'ai nettement préféré lire dans le même temps le tome 3 de La guerre des clans – la saga qui passionne mon fils de 8 ans – que ce navet insipide regroupant à lui seul tous les clichés du genre. Personnages tellement caricaturaux que ça en devient comique, méchants véreux pleins aux as, coïncidences à la pelle, et surtout du sexe, du sexe et encore du sexe. Jusqu'à l̵...

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Sorj Chalandon

Je pourrais lire du Sorj Chalandon tous les jours de ma vie. A l'heure actuelle, j'ai lu tous ses livres, mais j'attends avec impatience le 18 août prochain pour pouvoir dévorer « Le jour d'avant » qui j'en suis sûre sera à la hauteur de ses sept prédécesseurs.

Sorj Chalandon, c'est mon auteur préféré de l'univers. J'aime beaucoup d'écrivains d'hier et d'aujourd'hui, mais lui, il est à des milliers de kilomètres au-dessus des autres. Toujours caché derrière ses personnages, il est un peu d'Antoine, un peu de Georges et de Samuel. Il est Bonzi, il est Lupuline. Il est Emile. Et il est Sorj. Parlant de lui sans en avoir l'air, lucide mais jamais amer, toujours avec tendresse il évoque à merveille des sentiments forts et universels. J'aime sa nostalgie teintée d'optimisme.

Sorj Chalandon a vécu la guerre, et pourtant il a gardé une âme d'enfant. Une réelle âme d'enfant, de celles qui font voir de la magie dans un...

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