Mes citations

Il usa de ce don des enfants : ne pas voir les chagrins pour mieux les consoler.

En essayant continuellement on finit par réussir donc : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche.

Oui, comme maman, la bibliothèque fait un bisou magique et tout disparaît. Chagrin d'amour ? Misanthropie ? Désespoir sur le monde ? Mal de tête ? Insomnie ? Indigestion ? Cor au pied ? Je peux en témoigner, il n'y a pas une de ces pathologies qu'une bibliothèque n'apaisera.

Je ne comprends pas l'attrait permanent qu'entretiennent nos contemporains pour le sentiment amoureux. C'est une perte de temps, un bouleversement infantile, fatigant, stupide. D'ailleurs, vous n'avez jamais remarqué la tête des gens amoureux ? Ils ont tous l'air malades ou idiots.

De toute façon, l'histoire contemporaine tient en trois évènements majeurs qui ont bouleversé notre rapport au monde : la Révolution française, les massacres de la guerre de 14 et l'invention de la pilule contraceptive. Vous avez toute l'histoire de France là-dedans.

Dewey, c'est un peu le Mendeleïev des bibliothécaires.

Moi, je suis une taylorisée de la culture.

Il ne faudrait pas tant écouter les histoires qui circulent dans les familles, il n'y a pas grand-chose à gagner à remuer ces vieilles marmites, mais c'est difficile. Ce sont des faits aussi présents que les tableaux accrochés aux murs, ou les rideaux suspendus aux fenêtres, on finit par ne plus les voir, mais ils sont là, l’½il à intégré leur présence et notre perception de l'espace en est marquée sans le savoir.

Je crois qu'à chercher le sommeil à tout prix, je le fais fuir. [...] La nuit, les pensées vont et viennent, tout semble plus sombre, plus grave, alors que la lumière du jour fait paraître dérisoires la plupart de nos interrogations nocturnes.

La guerre est coûteuse, l’amour bon marché.

La vie est-elle triste ou gaie ? [...] Car si la vie peut, et doit être, heureuse, si d'être en vie est une bonne chose, alors pourquoi Pivoine ne s'efforcerait-elle pas d'obtenir tout ce qui lui serait possible pour elle-même ? Mais si, tout compte fait, la vie est triste, il vaut mieux se contenter de ce qu'on a.

Obéir... obéir... et faire ce qu'on veut. Les deux choses s'accordent parfaitement, – si on est habile.

Redoute, Adso, les prophètes et ceux qui sont disposés à mourir pour la vérité, car d'ordinaire ils font mourir des multitudes avec eux, souvent avant eux, parfois à leur place.

Le diable n'est pas le principe de la matière, le diable est l'arrogance de l'esprit, la foi sans sourire, la vérité qui n'est jamais effleurée par le doute. Le diable est sombre parce qu'il sait où il va, et allant, il va toujours d'où il est venu.

La prudence de nos pères a fait son choix : si le rire est le plaisir de la plèbe, que la licence de la plèbe soit tenue en bride et humiliée, et sévèrement menacée. Et la plèbe n'a pas d'armes pour affiner son rire jusqu'à le faire devenir instrument contre le sérieux des pasteurs qui doivent la conduire à la vie éternelle et la soustraire aux séductions du ventre, des pudenda, de la nourriture, de ses sordides désirs. Mais si un jour quelqu'un, agitant les paroles du Philosophe, et donc parlant en philosophe, amenait l'art du rire à une forme d'arme subtile, si la rhétorique de la conviction se voyait remplacée par la rhétorique de la dérision, si la topique de la patiente et salvatrice construction des images de la rédemption se voyait remplacée par la topique de l'impatiente démolition et du bouleversement de toutes les images les plus saintes et vénérables – oh ce jour-là toi aussi et toute ta science, Guillaume, vous serez mis en déroute !

— A Paris, ils l'ont toujours, la vraie réponse ?
— Jamais, dit Guillaume, mais ils sont très sûrs de leurs erreurs.
— Et vous, dis-je avec une infantile impertinence, vous ne commettez jamais d'erreurs ?
— Souvent, répondit-il. Mais au lieu d'en concevoir une seule, j'en imagine beaucoup, ainsi je ne deviens l'esclave d'aucune.

[...] je m'endormis, et un long temps, car il paraît que les jeunes ont besoin de sommeil plus que les vieux, qui pour leur part ont déjà tant dormi et s'apprêtent à dormir pour l'éternité.

[...] souvent, ce sont les inquisiteurs qui créent les hérétiques. Non seulement pour les imaginer quand ils n'existent pas, mais parce qu'ils répriment avec une telle véhémence la vérole hérétique que nombreux sont ceux qui l'attrapent par haine des inquisiteurs.

Le pire dans la honte, c'est qu'on croit être le seul à la ressentir.

Si, comme j'en ai le sentiment, à divers signes – le besoin de revenir sur les lignes écrites, l'impossibilité d'entreprendre autre chose –, je suis en train de commencer un livre, j'ai pris le risque d'avoir tout révélé d'emblée.