1, rue des petits-pas

(Nathalie Hug)

  Ma note : 16/20

  • Roman Contemporain
  • Bibli

    Conseillé par Babelio

    3 citations dans ma p'tite bibli


    J'avais déjà lu la Grande Guerre. L'atrocité des tranchées (A l'ouest, rien de nouveau), l'interminable confusion de l'après-guerre (Un long dimanche de fiançailles), le difficile retour des poilus (Au revoir là-haut), mais cette découverte de l'après-guerre au c½ur des régions sinistrées m'a encore une fois ébranlée. Alors qu'avec la victoire on aurait pu croire à une période festive, c'est une ambiance sombre, lugubre, oppressante que l'on ressent dans ce village Lorrain, perdu dans la campagne, à une encablure de Verdun.

    Après avoir survécu tant bien que mal dans un camp de réfugiés durant les combats, une poignée de femmes s'attèle à faire renaître ce hameau dépeuplé. Malgré les ravages de la guerre, tant physiques que psychologiques, la vie reprend petit à petit, au rythme des retours et des décès. Eugénie, Astrid, Pierre et Marthe, le Ferdinand, Justine, Gertrude, Irène, l'horrible Nestor, Casimir et Iphigénie, Valentine, le père Gerber, Alfred et Mirabelle... Une exceptionnelle palette de personnages secondaires, tous plus traumatisés les uns que les autres, violents, durs et pourtant attachants dans leur détresse. Et au c½ur de cette communauté, il y Louise. Orpheline recueillie dans des circonstances dramatiques par la sage-femme locale qui l'a prise sous son aile pour faire son éducation. Entre amitiés et malveillances, drames et bonheurs, et malgré les risques qu'elle prend en pratiquant son art sans diplôme, Louise va tomber amoureuse de ce métier qui soigne le corps des femmes, mais aussi leur âme.

    Quel plaisir de lire un roman traitant d'obstétrique précis et sans lieux communs. L'apprentissage maïeutique de Louise est réaliste, et les termes médicaux utilisés pour décrire ses gestes, diagnostiques ou prescriptions, d'une scrupuleuse exactitude. On sent que l'auteur s'est méticuleusement documenté sur la question, et pour autant, je n'ai pas eu l'impression de lire un essai sur la gynécologie au début du XXᵉ siècle. Les explications techniques sont bien amenées et toujours à propos. J'aurais certes pu me passer de l'histoire d'amour – je ne suis pas très friande du genre – mais sa singularité (on n'est pas chez Barbara Cartland !) apporte finalement un souffle dynamisant au récit.

    Ce roman est riche et original, mais le style d'écriture trop plat et un peu embrouillé m'a parfois fait décrocher. C'est dommage, ç'aurait pu être un coup de c½ur, mais il m'aura manqué ce petit quelque chose qui sépare un bon livre d'un grand livre. Belle lecture malgré tout.


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