Lolita

(Vladimir Nabokov)

  Ma note : 15/20

  • Littérature Classique, Inclassables
  • Ebook, Bibli

    1 citation dans ma p'tite bibli


    Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme...

    Sublime ou atroce, je ne saurais qualifier ce roman qui m'a pourtant touchée au plus profond. Je crois que je suis même incapable de dire si je l'ai aimé ou non. Une chose est sûre, Lolita est un roman dont on ne ressort pas indemne.

    Glauque et poétique à la fois, dans un style taillé à la serpe – bien aiguisée, la serpe – et avec un niveau de langue plus que soutenu, Nabokov réussit L'Exploit de changer en art un texte qui aurait pu être sordide. Nulle description crue ici, juste des non-dits qui en disent long, qui laissent l'imagination du lecteur dessiner les contours d'une relation contre-sociale – j'allais écrire contre-nature, mais je n'en suis plus si sûre finalement. Dans certaines sociétés la sexualisation des fillettes est vue comme normale alors que l'homosexualité par exemple est considérée comme un péché. Qui à tort, qui à raison, c'est une bien vaste question qui n'a pas sa place dans ma critique.

    Étonnamment, moi l'amatrice de formes littéraires hors du commun j'ai été déconcertée par le style de Nabokov. C'est parfois un peu long, voire vraiment trop long. Certains passages sont tellement métaphorés qu'ils en deviennent difficiles à comprendre (j'ai dû à plusieurs reprises relire des pages entières pour m'assurer d'avoir correctement saisi). Est-ce un parti pris pour faire rentrer le lecteur dans l'esprit torturé d'Humbert ou bien un simple effet de style, je ne sais pas. Toujours est-il que c'est déroutant.

    Je ne m'attendais pas être choquée par la forme, mais plutôt par le fond. Et finalement c'est tout le contraire. Nabokov réussit à retranscrire sans la moindre vulgarité une histoire pourtant profondément malsaine. Et vous allez peut-être me prendre pour une malade mentale, mais c'est justement cette ambiance malsaine que j'ai aimée ! La vision intime du narrateur rend touchant un événement qui, d'un point de vue extérieur pourrait sembler simplement ignoble, ou ignoblement simple ! La lutte d'Humbert entre ses fantasmes et sa raison est poignante, on le sent sincère, déchiré, incapable de prendre le dessus sur lui même. Et le récit à la première personne renforce encore cette sensation en nous plaçant directement dans sa tête, au c½ur de sa folie.

    Voilà en vérité un livre que je ne suis pas prête d'oublier.


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