Elle s'appelait Sarah

(Tatiana de Rosnay)

  Ma note : 14/20

  • Roman Contemporain, Roman Historique
  • Ebook, Bibli


    Un roman bouleversant.

    Moi qui suis dure à émouvoir, j'ai plusieurs fois dû essuyer mes yeux humides. Les descriptions des horreurs liées à la Rafle, l'histoire de Michel... Rien que d'en parler j'en ai des frissons. Je ne peux m'empêcher de regarder mes enfants, si insouciants, si vivants. Les imaginer dans cette horreur sans nom me retourne l'estomac, et pourtant, combien d'enfants innocents comme eux ont subis ces atrocités...

    Malgré un style sans saveur, j'ai été happée, touchée en plein c½ur par l'histoire de Sarah. On a beau connaître les pages les plus sombre de l'Histoire, s'y trouver confronté au travers de destinées individuelles, même fictives, vous prend aux tripes.
    J'ai nettement moins accroché au récit de Julia. Je ne me suis pas attachée à cette femme fade, effacée, incapable de prendre une décision par elle même (son attitude face à son mari est pour moi parfaitement inenvisageable) Cependant le contrepied entre ces deux vies qui s’entremêlent est intéressant. Certes les problèmes des deux protagonistes ne souffrent pas la comparaison, et pourtant... La douleur n'est pas quelque chose qu'on peut quantifier ni comparer.

    Évidement, le traitement est très manichéen, trop certainement. Qui peux décemment blamer les Français qui ne se sont pas opposés ouvertement à l'envahisseur, qui ont préféré assurer la sécurité de leurs propres familles au détriment de celle d'inconnus ? Qui peut dire qui il aurait été dans cette mélasse qu'était l'occupation ?

    "Si j'étais né en 17 à Leidenstadt... Aurais-je été meilleure ou pire que ces gens ?"

    A cette question à laquelle personnellement je suis incapable de répondre, il est clair que Julia est sûre d'elle, elle aurait été meilleure ! Mais bizarrement, je n'ai pas été dérangée par les jugements à l'emporte-pièce de l'auteur, j'ai même souris parfois devant son idéalisme. J'ai eu l'impression de me revoir adolescente, pleine de certitudes. Aujourd'hui j'ai muri, j'ai compris que tous les "collabos" n'étaient pas des monstres sans c½ur, que la plupart étaient certainement plus terrorisés qu'autre chose. Et malgré tout, j'ai aimé lire la prose américaine de Tatiana de Rosnay, son opinion tranchée et vindicative, je l'ai presque trouvée... rafraîchissante !

    Elle s'appelait Sarah, ce n'était qu'une enfant, et notre devoir à tous aujourd'hui, est de transmettre son Histoire...


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