Autant en emporte le vent
Ma note : 20/20
Papier
Gros gros coup de c½ur pour ce roman, que j’ai – heureusement – lu bien avant d’avoir vu le film (film qui, s’il mérite d’être vu n’arrive encore une fois pas à la cheville du livre). En fait, j'oserai même avancer qu'Autant en emporte les vent est mon coup de c½ur absolu, ultime. Le livre que j’emmènerais sur une ile déserte.
Au travers des yeux (verts) de Scarlett O’Hara, Margaret Mitchell nous plonge dans l’univers de la guerre de Sécession. Mais contrairement à l’habitude, nous vivons le conflit du côté des Confédérés, les habitants du Sud. Les Yankees sont décrits comme des soldats sans c½urs, alors que l’esclavage est presque présenté comme une gentille affaire de famille. Si d’un point de vue déontologique ce contexte peut déstabiliser, d’un point de vue plus philosophique il permet de réfléchir au côté manichéen dont on présente les guerres en général. Les "méchants" sont-ils forcément tous sans scrupules, les "gentils" sont-ils tous de valeureux héros droits et intègres ? Combien d’atrocités ont eu et auront encore lieu sous couvert de beaux principes, quels que soient le lieu ou l’époque. Et combien d’honnêtes familles perdent tout à cause d’idéaux qui ne sont pas les leurs ?
Mais trêve de digressions, je ne suis pas là pour faire un essai philosophico-historique mais bien pour vous présenter mon roman, que dis-je, mon ½uvre fétiche ! Scarlett O’Hara est une belle jeune fille prétentieuse et insouciante, qui fait tourner la tête de tous les hommes qui l’entourent... sauf de celui qu’elle voudrait ! L’entrée en guerre de la Géorgie va bouleverser sa vie, la jeune fille-à-papa va devenir le pilier de sa famille dans un pays dévasté.
Souvent présentée comme une grande histoire d’amour, je trouve que cette vision est bien trop réductrice. Certes l’histoire entre la belle et son bad-boy est la trame de fond, mais le c½ur du roman c’est Scarlett, son caractère ambigu, son assurance de façade et son amour pour sa terre natale... Qui n’a pas senti des frissons courir le long de sa colonne vertébrale lorsque, agenouillée dans la terre rouge de Tara, elle déclame sa fameuse tirade :
« As God is my witness, I'll never be hungry again ! »
« Que Dieu m’en soit témoin, je n’aurais plus jamais faim ! »
Malgré tous ses défauts je me suis toujours sentie incroyablement proche de Scarlett, j’ai pleuré, ri et espéré avec elle tout au long du livre, et même si je n’aurais certainement pas fait les mêmes choix qu’elle, sa volonté farouche de parvenir à ses fins me laisse admirative.
Pour les anglophones je conseille la lecture en VO, qui n’est pas insurmontable (j’ai réussi sans soucis), et franchement Fiddle-dee-dee ça a quand même plus de classe que Taratata !
L’info en plus : Resté sans suite par son auteure, plusieurs écrivains se sont essayés à l’exercice périlleux d'imaginer une suite à ce monument. J’ai personnellement beaucoup aimé « Scarlett » d’Alexandra Ripley qui à mon sens respecte bien le style et l’univers de Margarett Mitchell. Par contre « Le clan Rhett Butler » m’a beaucoup déçue, je n’ai même pas réussi à le finir...
Laisser un Commentaire
Pour éviter les abus, les commentaires ne sont visibles qu'après modération. Promis, je fais au plus vite ;)