En vieillissant les hommes pleurent
Ma note : 18/20
Bibli
6 citations dans ma p'tite bibli
Peut-être qu'en vieillissant les hommes pleurent, mais moi je n'ai pas attendu pour que ce magnifique roman me tire une larme. J'en sors soufflée et émue. Séduite, mais le c½ur serré.
Albert est un ancien. Il n'a que 50 ans mais il appartient au passé, il aime le passé, il ne se reconnait pas dans cette modernité qui envahit petit à petit sa vie. Sans amertume, il va au cours de cette unique journée, revenir sur les renoncements qui ont marqué son existence, et surtout sonder les replis de son c½ur. Sous des dehors de colosse, c'est en fait un homme fragilisé luttant maladroitement contre une vague qui le noie peu à peu. Un témoignage touchant. Puis au spleen succède la force de l'hommage : un dernier chapitre en aparté, sorte de post-scriptum qui m'aura marquée plus profondément encore. La ligne Maginot, le grand mensonge du siècle. Bouc-émissaire d'une défaite dont elle n'est pas responsable, elle cristallise encore aujourd'hui la honte des soldats défaits par cette drôle de guerre.
Je suis tombée sous le charme de la prose de Jean-Luc Seigle. Il évoque des sentiments douloureux avec une grande pudeur, une douceur mélancolique. La justesse, la musicalité des mots est enivrante, elle dépose un voile délicat qui adoucit le fond amer sans atténuer la force du propos. Chaque page nous souffle l'urgence de ne pas oublier et la puissance des souvenirs. L'importance de comprendre le passé pour construire l'avenir.
Un bien beau texte, vibrant de sincérité, touchant d'humanité.
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