Ce livre m'a été offert par mon fiston, choisi tout spécialement pour moi sur une étagère du troc-bouquin.

Autant être franche d'entrée de jeu, j'ai rarement lu un roman aussi mal écrit ! Le style est digne de celui de mon fils justement (qui rappelons-le est en CM2), la concordance des temps tout simplement inexistante, certains détails sont confus et mal exploités mais malgré tout le fond est intéressant. Dire que je l'ai adoré serait un peu exagéré, cependant je l'ai lu rapidement et – si on fait abstraction du brûlage de rétine provoqué par ses fautes de frappe et autres "malgré que" – il m'a fait passer un bon moment.

Dans le Montréal français des années 30, on y découvre le destin de Madeleine, l'enfant trouvée élevée par les bonnes sœurs et de Thomas, le jeune homme ambitieux et débrouillard. Tous deux issus d'un milieu pauvre, ils vont s'élever dans le monde par la force de leur volonté... et d'un peu de chance aussi ! De multiples sujets de sociétés sont abordés au cours du récit : les religions, le syndicalisme, le communisme, les balbutiements de l'émancipation des femmes... Mais attention, quand je parle de balbutiements ce n'est pas un euphémisme, on est loin du féminisme exalté ! Quand elle est seule Madeleine prend confiance et ose s'aventurer dans la vie, mais dès que son Thomas est dans les parages elle redevient une petite fille fragile et docile. C'est rageant !

Somme toute cette saga, qui m'a parfois parfois fait penser (en moins réussie) à celle de Troyat « Les semailles et les moissons », est assez prenante et se laisse lire sans peine, mais elle ne restera pas dans les annales.