La bête qui meurt

(Philippe Roth)

  Ma note : 16/20

  • Roman Contemporain
  • Bibli

    3 citations dans ma p'tite bibli


    Encore une fois je me décide à découvrir un auteur après sa mort, ça commence à devenir une (mauvaise) habitude ! Philip Roth c'est un monument, alors forcément on s'en approche délicatement. Mais très vite, l'appréhension se transforme en respect et la timidité en gourmandise. Il n'y a rien à dire, le talent c'est le talent !

    La bête de son roman, c'est David Kepesh, le narrateur. Et s'il ne se meurt pas au sens littéral, il est tout de même sur la pente descendante de sa vie. Éminent professeur d'université, personnalité médiatique et Don Juan insatiable, il est l'incarnation de l'émancipation des corps et des esprits propre aux années 70. Dans une analyse crue mais non moins clairvoyante, il revient sur la liaison qui a marqué ses dernières années. Consuela, une jeune cubaine de bonne famille, guindée et déroutante, catalyseur d'émotions insoupçonnées, qui de son corps, son regard fier et surtout de ses seins l'a fait chanceler. Il aborde dans ces pages son trouble rapport au sexe et aux femmes, le besoin maladif de liberté qui le consume et surtout sa peur viscérale d'aimer. Un récit d'une lucidité déconcertante, profondément marqué par l'ombre de la mort qui y plane.

    Dansun style absolument parfait, Philip Roth réussit la prouesse de parler d'érotisme sans jamais être vulgaire, et vulgairement sans jamais tomber dans le graveleux. Un roman vibrant, comme seuls les Grands peuvent en écrire.


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