Je suis assez étonnée du flot de critiques positives reçues par ce roman. En effet, bien que j'en aie apprécié certains aspects, l'ensemble m'a paru plutôt fade.

S'il y a bien un point qui m'a agacée tout au long de ma lecture, c'est la redondance ! A tel point que j'ai fini par me demander si l'auteur n'était pas devenu sénile tellement certaines répétitions étaient grossières (même si j'imagine que c'est plutôt le travail de relecture qui a pêché…) Concernant l'histoire en elle-même, j'ai été gênée par l'absence d'une intrigue solide. J'ai eu l'impression que l'auteur avait privilégié l'idée générale au détriment de la cohérence de l'ensemble. Je suis pourtant friande des romans d'ambiance "où il ne se passe rien", mais j'ai eu ici le sentiment d'un soufflé mal cuit, qui retombe avant même d'être monté. De ce qui aurait pu faire une merveilleuse nouvelle, il ne restera qu'un roman vite oublié...

Le principe de l'alternance des époques, quoiqu'assez rebattu, était plutôt une bonne idée, mais une fois encore, il ne m'a pas semblé complètement abouti. Le lien entre les époques n'est pas assez marqué, on ne ressent pas la connexion entre les deux intrigues. J'ai trouvé les personnages de 2015 un peu trop caricaturaux : végétariens limite vegan, en "désintox" de technologie, essayant de se reconnecter avec la nature... Bref, les BoBo dans tous leurs clichés. En revanche ceux de 1914 m'ont touchée, mais j'aurais aimé en savoir plus sur eux, que leurs sentiments soient traités plus en profondeur.

Pour finir, en faisant abstraction des répétitions, j'ai aimé la plume de Serge Joncour. Il a un talent descriptif indéniable : je me suis sentie transportée sur les hauteurs désertiques des Causses du Quercy tant le décor est bien rendu. J'ai ressenti la chaleur étouffante des après-midi du Sud, l'oppressant silence des nuits d'été, l'âpre atmosphère des montagnes sauvages... Le tableau est vivace et incisif, dommage qu'il ne soit pas mis en valeur par un scenario plus riche !