Les retranchées
Ma note : 14/20
Papier
Conseillé par Masse Critique Babelio
Quel étrange roman que ces "Retranchées" !
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Et là, je sèche ! Une fois n'est pas coutume, je suis atteinte du syndrome de la "critique" blanche ! Depuis plusieurs jours, je tourne et retourne cette première phrase dans ma tête sans parvenir à en écrire plus... Et pourtant, je l'ai aimé ce livre, vraiment ! Oh, ce ne fut pas un coup de foudre non, mais il a su me séduire au long cours, tout en douceur, jusqu'à toucher le fond de mon âme. J'ai ressenti comme une sensation de douce torpeur, insidieuse... Une ambiance poisseuse qui colle à la peau... Et surtout, j'y ai trouvé des idées qui m'ont parues tellement exactes, tellement familières!
Là où je pensais trouver une "simple" saga familiale, j'ai découvert une vraie réflexion sur les conséquences à long terme d'un deuil mal réussi. Chaque trait de caractère des personnages découle directement de cette absence initiale qui s'éternise. La mort du capitaine Vernet semble tout engloutir autour d'elle : l'espoir, la joie, la vie, comme un puits sans fond, sans fin. Alors leurs destins abîmés – dans les deux sens du terme – semblent traverser le siècle fatalement, sans y prendre part.
Le style d'Anne Lemieux est parfaitement adapté au propos. Il est descriptif, répétitif, comme en retrait des personnages. Chaque phrase est un véritable petit bijou et pourtant l'ensemble n'est pas pompeux. On y ressent toute la distance que ces femmes blessées mettent avec leur vie, avec la vie...
En résumé, je dirais que ce livre n'est pas un bijou, c'est une perle sauvage : brillant et délicat sous une carapace rugueuse. Une jolie découverte qui sent la cire et les prunes trop cuites, le fraîchin et les ranc½urs...
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