Pivoine
Ma note : 15/20
Papier
3 citations dans ma p'tite bibli
J’ai été très étonnée par ce roman qui est loin d’être ce à quoi je m’attendais. Chez Pearl Buck, ce sont toujours les personnages qui font le roman. Mais si le plus souvent c’est une femme qui en est au c½ur, on s’écarte ici du chemin habituel en s’attardant sur les états d’âme d’un homme. Car même si Pivoine n’est jamais loin, c’est bien David qui tire le récit, tiraillé entre son appartenance au peuple Juif et son attirance pour la Chine et ses plaisirs.
Comme dans Vent d’Est, Vent d’Ouest, la rencontre des cultures – et même des religions – est le sujet de fond, mais ce qui était un choc frontal devient dans la maison d’Ezra une fusion lente, la joie de vivre et la sagesse chinoise étouffant l’éternelle tristesse juive.
Quant à Pivoine, la « petite esclave chinoise » annoncée par la quat’ de couv’, elle est loin de se résumer à ça. Son rôle est plutôt celui d’un majordome, d’une intendante, d’une conseillère ; elle a un travail bien moins pénible que les servantes, comme si l’absence de liberté était à elle seule un fardeau suffisant. Finalement, Pivoine, c’est presque la fille de la famille. Mais presque seulement, parce que l’amour qu’on lui porte ne pourra jamais effacer son rang social.
PS : Pour les amateurs de Lanfeust de Troy, je ne résiste pas à vous faire part d’une découverte incroyable que j’ai faite au cours de ma lecture. Gênée par le manque de repère temporel, j’ai profité d’une référence à deux impératrices, celle de l’Est et celle de l’Ouest, régentes simultanées d’un tout jeune empereur, pour effectuer une petite recherche chez mon ami Wikipedia. Cette situation semblait en effet suffisamment rare pour pouvoir être identifiée par quelques mots clés. Et donc, j’ai trouvé : l’histoire se déroule dans les années 1850… Rien d’incroyable me direz-vous. Mais ce qui m’a coupé le souffle – et vous allez comprendre pourquoi je vous parlais de Lanfeust – c’est le nom de ces deux impératrices… ça ne s’invente pas… je vous le donne en mille… elles s’appellent… Cixi et C’ian !
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