Plus je vieillis, plus j'aime l'Histoire ; ce qui à 12 ans me paraissait d'un ennui mortel me fascine aujourd'hui, et c'est pourquoi j'étais ravie d'avoir été choisie par Babelio pour chroniquer "Les comtesses de la Gestapo".

Dire que j'ai été déçue de ma lecture serait un euphémisme. A vrai dire, je ne crois pas que j'aurais été au bout si ça n'avait pas été une Masse Critique. J'ai eu l'impression de lire une liste, froide, dénuée de sentiment. L'auteur n'a rien su (ou voulu ?) me faire ressentir, ni haine ni pitié ni admiration, rien de rien. Résultat, je suis restée froidement indifférente aux destins de ces femmes. D'ailleurs justement, j'ai trouvé qu'en dépit du titre, le récit n'était pas assez centré sur ces comtesses. Je m'attendais à un livre presque féministe (après tout l'égalité des sexes vaut même pour les scélérats), j'aurais voulu découvrir des femmes d'affaire machiavéliques et avisées, j'ai trouvé des poules de luxe vénales, n'existant qu'à travers leurs amants successifs. Reflet d'une époque ou parti pris de l'auteur ? Quoi qu'il en soit le récit y perd beaucoup en intérêt.

Et parlons-en, du récit. Un phrasé poussif (je pense que Cyril Eder était absent le jour de la leçon sur la concordance des temps !), une avalanche de détails inutiles (personnages très secondaires, adresses, notes de bas de pages à n'en plus finir) qui embrouillent plus qu'ils n'éclairent, non vraiment, je ne sais pas où chercher pour donner un peu de positif à ma critique. Ce n'est pas le tout d'avoir la matière, encore faut-il savoir l'exploiter !